Il y a différentes légendes sur les échecs, par conséquent, on n'abordera uniquement la plus célèbre sur l'origine de ce jeu, due aux Perses. Elle raconte l'histoire d'un roi légendaire des Indes (suivant les versions, le roi s'appelle Balhait/Balhit ou Shahram/Shirham) qui cherchait à tout prix à tromper son ennui. Il promit donc une récompense exceptionnelle à qui lui proposerait une distraction qui le satisferait. Lorsque le sage Sissa, fils du Brahmine Dahir, lui présenta le jeu d'échecs, le souverain, enthousiaste, demanda à Sissa ce que celui-ci souhaitait en échange de ce cadeau extraordinaire. Humblement, Sissa demanda au prince de déposer un grain de riz sur la première case, deux sur la deuxième, quatre sur la troisième, et ainsi de suite pour remplir l'échiquier en doublant la quantité de grain à chaque case. Le prince accorda immédiatement cette récompense en apparence modeste, mais son conseiller lui expliqua qu'il venait de signer la mort du royaume car les récoltes de l'année ne suffiraient à s'acquitter du prix du jeu. En effet, sur la dernière case de l'échiquier, il faudrait déposer 2 puissance 63 graines, soit plus de neuf milliards de milliards de grains (9'223'372'036'854'775'808 grains précisément), et y ajouter le total des grains déposés sur les cases précédentes, ce qui fait un total de 2 puissance 64 −1 = 18'446'744'073'709'551'615 grains, soit environ 4,10 × 10 puissance 11 tonnes de riz décortiqué. Des variantes de cette légende existent, l'une suggérant que le roi accepta à condition que le sage compte les grains lui-même, une autre affirmant que Sissa eut la tête tranchée pour une telle effronterie. Certaines versions disent que Sissa ne demanda rien en échange mais, que le roi insistant, Sissa aurait alors décidé de se moquer du roi en lui demandant une récompense que ce dernier ne pourrait donner.
les échecs ont été inventés en La rencontre des Arabes avec ce jeu est fort bien documentée. Ils s'y adonnent avec passion et propagent sa pratique au fil de leurs conquêtes. Vers l'ouest, le jeu traverse le Maghreb et la Méditerranée pour parvenir à l'Espagne musulmane et atteindre l'Occident chrétien à la fin du xe siècle. Il existe des jeux d'échecs différents, persans (chatrang), indiens (chaturanga), arabes (shatranj), mongols (shatar), européens, birmans (sit-tu-yin), thaïs ou cambodgiens (makruk), malais (catur), chinois ou vietnamiens (xiangqi), coréens (Janggi), japonais (shogi), etc. Tous ces jeux partagent un ensemble de traits qui renvoient à une complexe préhistoire, puisqu'il n'existe aucun témoignage direct et sans équivoque établissant la piste d'un supposé ancêtre commun. Si la naissance même du jeu reste encore obscure et controversée16, on peut au moins affirmer que les échecs sont un jeu asiatique. Trois ensembles géographiques posent leur candidature au titre de berceau du roi des jeux : l'Inde du Nord (l'hypothèse la plus envisagée), du Cachemire à la haute vallée du Gange, en passant par le Sind et le Pendjab, puis le bassin de l'Indus (aujourd'hui appartenant largement au Pakistan) ; la Chine historique, c'est-à-dire le bassin du fleuve Jaune et peut-être celui du Yangzi Jiang, plus au sud ; la grande sphère iranienne entre les deux, les pays traversés par l'antique route de la soie : la Perse, mais aussi le Gandhâra, la Bactriane, le Khwarezm, la Sogdiane et la Sérinde, soit l'Asie centrale de l'Iran et de l'Afghanistan au Xinjiang. Linguistiquement et culturellement, ces régions se rattachaient à la sphère iranienne.
Une partie d'échecs commence dans la position initiale ci-dessous. Les blancs jouent le premier coup, les noirs jouent le deuxième coup, puis ils jouent à tour de rôle en déplaçant à chaque fois une seule de leurs pièces (deux dans le cas d'un roque). Chaque pièce se déplace de façon spécifique. Il n'est pas possible de jouer sur une case occupée par une pièce de son propre camp. Lorsqu'une pièce adverse se trouve sur la case d'arrivée de la pièce jouée, elle est capturée et retirée de l'échiquier. Gagner du « matériel » (des pièces) est un moyen pour gagner la partie, mais ne suffit pas toujours pour y parvenir. Il existe des règles spéciales liées au déplacement de certaines pièces : le roque, qui permet le déplacement simultané du roi et de l'une des tours ; la prise en passant, qui permet une capture particulière des pions ; et la promotion des pions, qui permet de les transformer en une pièce de son choix (sauf le roi ou le pion) lorsqu'ils atteignent la dernière rangée de l'échiquier. Lorsqu'un roi est menacé de capture, on dit qu'il est « en échec ». Si cette menace est imparable (on peut tenter de parer la menace en déplaçant le roi, en interposant une pièce ou en capturant la pièce attaquante), on dit qu'il y a échec et mat et la partie se termine sur la victoire du joueur qui « mate ». Il est interdit de mettre son propre roi en échec ou de le faire passer sur une ligne d'échec pendant le roque. Il est également interdit de roquer quand le roi est en échec sur sa case de départ. Si cela arrive (par inadvertance entre débutants) on doit reprendre le coup. Si un camp ne peut plus jouer aucun coup légal (cela arrive par exemple avec un roi seul et l'ensemble de ses pions bloqués) et si son roi n'est pas en échec, on dit alors qu'il s'agit d'une position de pat. Quel que soit le matériel dont le camp adverse dispose, la partie est déclarée nulle, c'est-à-dire sans vainqueur. Le but du jeu est donc d'infliger un échec et mat à son adversaire. Le terme « échec et mat » vient de « šāh māta » en persan, soit « aš-šāh māta » الشّاهُ ماتَ en arabe (« le roi est mort »), pour indiquer la défaite du roi. Le mot « šāh » (« roi », en persan) est à l'origine du mot échec de même que du nom « échecs » dans un grand nombre de langues.
De bas en haut, les blancs et les noirs. De gauche à droite :
Chaque pièce peut se déplacer au choix du joueur sur l'une des cases marquées d'une croix. Hormis le pion, elles capturent une pièce adverse qui se trouve sur leur trajectoire, sans pouvoir aller au-delà. À l'exception de la prise en passant, la pièce qui capture prend la place de la pièce capturée, cette dernière étant définitivement retirée de l'échiquier.